A Paris Match interview

20:43 Saturday 25 September 2010

Just found out a beautiful Paris Match photo of Julie Delpy:




The occasion was The Countess release in France (april 2010), and here are some extracts of the interview from Dany Jucaud (in French):

Paris Match. Quand on cite votre nom, il y a toujours quelqu’un pour dire : “Julie Delpy ? Elle est folle !”
Julie Delpy. [Elle éclate de rire.] C’est ce qu’on dit souvent des femmes qui font plein de choses ! Je déteste me définir, mais une chose est sûre : je suis tout sauf folle. Si je l’étais vraiment, comment pourrais-je faire tout ce que je fais ? Pour ­mener tout ça à bien, j’ai intérêt à avoir les pieds sur terre.

Vous enchaînez les films comme des perles, comment faites-vous ?
J’en réalise deux cette année, mais je n’ai pas tourné en 2009. Cela dit, c’était pour une bonne cause : j’ai eu un bébé ! Mon petit garçon a aujourd’hui 15 mois. J’en suis dingue. Pour l’élever, avec mon mari, on a décidé de faire “un an-un an”. On travaillera chacun son tour, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes. Comme j’écris et que Mark fait de la musique, on peut sans problème rester à la maison.

(...)

Dans ce film, comme dans ceux que vous aviez déjà réalisés, vous n’essayez jamais de vous mettre en ­valeur, contrairement à toutes les actrices. Pourquoi ?
Le maquillage est un déguisement qui ne me ressemble pas. J’aime ce qui est réel. Quand on me fait glamour, je ne me sens pas à mon aise. Je me suis toujours préférée démaquillée, le visage nu, avec un peu de cernes sous les yeux. J’ai pris quelques kilos pour jouer ce personnage, mais j’aurais voulu grossir encore plus. Malheureusement, avec le stress, je n’ai pas réussi. Je ne suis pas du tout ­obsédée par la jeunesse, comme la ­plupart des femmes de mon âge. La peur de vieillir est aussi celle de la mort. Cette course éperdue contre le temps a quelque chose de terrifiant. Une phrase de Shakespeare m’a beaucoup marquée. Quand j’étais petite, je la répétais en boucle : “Et ainsi, d’heure en heure, on mûrit, on mûrit, et ainsi d’heure en heure on pourrit, on pourrit.” Comme vous voyez, toute jeune, j’étais déjà vachement optimiste ! [Rires.]

Catherine Deneuve dit souvent que la beauté est un privilège dont il faut se méfier.
Quand j’étais très jeune, j’avais un physique romantique, assez pur, qui m’a souvent bloquée. Le simple fait d’être une femme peut être un frein. L’autre jour, je suis tombée par hasard sur le dossier de presse de “La comtesse”, j’ai vu que la musique du film était signée de mon nom et de celui de mon mari, Mark Streintenfeld. C’est Mark qui l’a produite, mais c’est moi qui
l’ai composée et orchestrée. On était tous les deux furieux. On n’accepte toujours pas qu’une femme fasse tout. Je ne suis pas une féministe pure et dure, mais il y a de quoi être en colère !

(...)

Qu’avez-vous découvert avec la maternité ?
Je suis encore en train d’analyser la situation ! J’ai perdu ma maman en même temps que naissait mon fils, ce qui a changé énormément de choses en moi. Je suis ­complètement déboussolée. Je suis heureuse, mais une partie de moi est toujours triste. Je pense que ce sera comme ça pendant plusieurs années. J’ai une forme de gravité qui est liée à la naissance de mon fils. Je n’ai pas vraiment changé depuis qu’il est né, mais aujourd’hui, quand j’ai un coup de blues, il me suffit de
penser à son museau de petit chaton, à sa petite frimousse ronde, et j’ai le cœur qui se réchauffe.


(...)

Comment peut-on se juger quand on se dirige soi-même ?
Je fais confiance au jugement des autres. Il y a des acteurs ou des actrices qui jouent contre vous et d’autres qui jouent avec vous. J’ai eu la chance que mes acteurs jouent avec moi. Si une femme est agressive avec moi, je me défends, mais je n’ai aucun rapport de compétitivité avec les femmes. J’adore les actrices et les femmes en général.

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